
Cet article explique en quoi consiste une relation de coparentalité positive dans différentes configurations familiales et que faire lorsque cette relation devient négative.
La coparentalité, également appelée coparentage, est une composante clé d’une vie familiale heureuse. La recherche scientifique sur les familles définit la coparentalité comme étant la relation entre les personnes qui sont responsables d’élever un enfant ensemble. Il peut s’agir de deux parents (ou plus) qui sont en couple et vivent ensemble, de parents séparés, de familles recomposées, ou même de coparents n’ayant aucune relation de couple qui assurent la responsabilité conjointe d’élever un enfant. Afin d’alléger le texte, nous utiliserons dorénavant le mot « parent » pour faire référence aux individus en situation de coparentalité, peu importe la nature de leur relation.
Le soutien instrumental et émotionnel
Peu importe la configuration familiale, une relation de coparentalité saine implique de soutenir l’autre parent de façon instrumentale et émotionnelle dans l’accomplissement de son rôle.
Le soutien instrumental réfère à la répartition des tâches entre les parents, ce qui est donc pertinent pour toutes les formes de coparentalité. Ces tâches incluent, par exemple, faire le ménage, préparer les repas pour l’enfant, aider l’enfant à faire ses devoirs, ou même jouer avec l’enfant. Il n’est pas nécessaire que les tâches soient réparties de façon absolument égale entre les parents. Un peu être responsable de plus de tâches dans un domaine, et un autre parent dans un domaine différent. L’important ici est de trouver un équilibre adéquat pour tous les parents.
Le soutien émotionnel est plus relationnel en nature, et implique que les parents soient en mesure de partager leurs émotions et leurs inquiétudes par rapport au rôle parental et de se soutenir mutuellement. Par exemple, des parents ayant un enfant avec des troubles de comportement pourraient discuter du stress que leur cause l’enfant et échanger des idées sur la façon de mieux encadrer l’enfant. Même pour les parents séparés, ce soutien émotionnel peut prendre la forme de communication ouverte entre les parents, permettant ainsi de mettre au premier plan le bien-être de l’enfant.
Lorsqu’on ne peut pas maintenir une coparentalité positive
Parfois, les évènements de la vie ou encore les pratiques parentales divergentes des parents peuvent rendre difficile le maintien d’une relation de coparentalité positive.
La fin de la relation de couple entre les parents peut mettre en danger la relation coparentale. Lorsque la tension et l’animosité sont présentes, il peut être difficile de se soutenir mutuellement. D’autres parents peuvent être encore en couple, mais être en désaccord sur les pratiques parentales à adopter. Ces parents peuvent donc entrer en compétition l’un avec l’autre pour l’attention de l’enfant, se contredire ou même se critiquer ouvertement devant l’enfant.
Dans d’autres cas, un des parents peut devenir gravement malade, et ainsi devoir réduire son implication autant au niveau du soutien instrumental qu’émotionnel. L’autre a alors la lourde responsabilité d’accomplir toutes les tâches sans recevoir le même soutien émotionnel, tout en devant gérer les émotions reliées à la maladie de l’autre parent.
Lorsqu’on ne peut pas maintenir une relation de coparentalité positive, il peut être une bonne idée d’aller chercher l’aide d’un professionnel. Par exemple, les psychologues dont l’expertise se situe au niveau des enfants et de la famille sont formés pour soutenir les parents qui éprouvent des difficultés au niveau de la relation coparentale. Obtenir du soutien professionnel peut permettre d’éviter que la relation de coparentalité négative ait un impact sur le bien-être psychologique des parents et de l’enfant.
Ressources pour les parents
Au Québec, il est facile de trouver un psychologue pouvant venir en aide aux familles sur le site de l’Ordre des psychologues du Québec : https://www.ordrepsy.qc.ca/trouver-de-aide
Dans le reste du Canada, le site de l’Association canadienne pour la thérapie conjugale et familiale inclut un répertoire des professionnels se spécialisant dans ce domaine : https://www.camft.ca/page-18080 (note : le site n’est pas traduit de façon consistante)
Sources
Favez, N., & Frascarolo, F. (2013). Le coparentage : Composants, implications et thérapie. Devenir, 25(3), 73-92. https://www.cairn.info/revue-devenir-2013-2-page-73.htm
Frascarolo, F., Scaiola Lavanchy, C. & Favez, N. (2015). « Gatekeeping » maternel : réflexion et observation. Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, 54(1), 35-51. https://doi.org/10.3917/ctf.054.0035
McHale, J. P., & Lindahl, K. M. (2011). Coparenting: A conceptual and clinical examination of family systems. American Psychological Association. https://doi.org/10.1037/12328-000
Schoppe-Sullivan, S. J., Brown, G. L., Cannon, E. A., Mangelsdorf, S. C., & Sokolowski, M. S. (2008). Maternal gatekeeping, coparenting quality, and fathering behavior in families with infants. Journal of Family Psychology, 22(3), 389–398. https://doi.org/10.1037/0893-3200.22.3.389
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