Les relations amoureuses à l’adolescence

Les relations amoureuses à l’adolescence sont importantes à plusieurs égards pour les adolescent.es.

Les premiers amours à l’adolescence sont au cœur des discussions entre adolescent·e·s et constituent une grande source de stress et d’inquiétudes pour les parents. Dans cet article, Laurie Fortin, étudiante au doctorat en psychologie, aborde quelques notions sur les relations amoureuses à l’adolescence, les différences avec les amitiés, les différents types de relations et certaines expériences négatives pouvant survenir au sein de ces relations.

L’importance des relations amoureuses à l’adolescence

Les relations amoureuses jouent un rôle central dans le développement des adolescent·e·s. Notamment, elles jouent un rôle quant à l’identité, aux compétences relationnelles (c’est-à-dire les aptitudes et aux comportements considérés comme appropriés à l’égard d’une autre personne), aux stratégies de gestion des conflits, à la sexualité et plus encore. Lorsque les adolescent·e·s vivent des expériences positives dans leurs relations amoureuses, ils.elles développent une meilleure estime de soi et un niveau de bien-être plus élevé. Au cours de cette période, l’importance accordée à la formation des relations amoureuses prend de l’ampleur. Ces relations forment une source de soutien importante et non négligeable pour les adolescent·e·s.

De façon générale, la majorité des adolescent·e·s rapporte avoir vécu au moins une expérience de relation de couple à la fin de l’adolescence. Par ailleurs, la prévalence et l’importance accordée aux relations amoureuses augmentent tout au long de cette période, et ce jusqu’à l’âge adulte. Au Québec, les résultats de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire indiquent que la prévalence des jeunes qui rapportent avoir vécu une relation amoureuse augmente de 49,3% à 69,9% entre le début et la fin du secondaire[1].

Comment les relations amoureuses se forment-elles?

Au début de l’adolescence, les relations amoureuses se développent souvent dans le cadre d’activités réalisées en groupes d’amis.es. En effet, c’est principalement grâce aux activités entre pairs que les adolescent·e·s apprennent à rencontrer et à interagir avec des partenaires romantiques et à s’engager dans une relation.

Au départ, les activités ne sont pas nécessairement axées sur les rencontres amoureuses, mais rassemblent les adolescent·e·s dans différentes activités. Peu à peu, des couples se forment au sein de ces groupes d’ami·e·s. Bien que ces premières relations soient fragiles et rarement durables, elles sont centrales et importantes aux yeux des adolescent·e·s. Vers la fin de l’adolescence, les relations amoureuses deviennent de plus en plus durables, intimes et interdépendantes à mesure que les adolescent·e·s vieillissent et passent à l’âge adulte.

Les ressemblances et distinctions des relations amicales et amoureuses

Comme c’est le cas des relations amicales, les relations amoureuses sont généralement caractérisées par des interactions égalitaires et réciproques entre les individus. Ces relations sont également propices au développement des compétences relationnelles et de communication. Bien qu’il existe des similitudes entre les relations amoureuses et amicales à l’adolescence, elles diffèrent à plusieurs égards. En effet, les relations amoureuses se distinguent principalement par la présence d’intimité, de passion, de sécurité émotionnelle et d’exclusivité amoureuse. De plus, il y a typiquement une attraction physique et sexuelle entre les partenaires dans les relations amoureuses.

Les différents types de relations amoureuses

Il existe plusieurs types de relations amoureuses à l’adolescence. Deux types sont plus fréquents, soit les relations de couple et les fréquentations.

Les relations de couple représentent un type de relation où les partenaires s’identifient comme étant officiellement en relation amoureuse. Ils sont tous les deux engagés dans la relation, ce qui génère un sentiment de sécurité et de stabilité émotionnelle. Ce type de relation est également considéré comme étant plus formel. Les jeunes sont plus susceptibles de présenter leur partenaire à leur entourage. À l’adolescence, les pairs valorisent fortement le fait d’être en relation de couple. Il s’agit même d’un sujet de discussion central entre les adolescent·e·s.

Pour leur part, les fréquentations se caractérisent principalement comme une relation avec une personne qu’on fréquente ou « date ». Dans ces relations, on peut passer des moments intimes ensemble sans forcément s’engager au sein de la relation. Contrairement aux relations de couple, les fréquentations suscitent moins d’engagements entre les partenaires. Les fréquentations sont considérées comme moins officielles et sont souvent plus courtes que les relations de couple.

Les expériences négatives

La majorité des premières expériences amoureuses à l’adolescence sont positives et permettent aux adolescent·e·s de développer leurs compétences socioaffectives. Cependant, certaines relations peuvent avoir un impact négatif sur le développement, le bien-être et l’identité des jeunes. En effet, plusieurs jeunes font face à des difficultés au sein de leur relation amoureuse. De telles relations peuvent comporter des conflits, du contrôle, de la jalousie et des comportements de violence.

Par ailleurs, la violence dans les relations amoureuses engendre d’importantes répercussions chez les adolescent·e·s victimes. Par exemple, ces victimes peuvent vivre de la détresse émotionnelle, des symptômes dépressifs et des idéations suicidaires. Les victimes peuvent aussi avoir une moins bonne estime de soi ainsi que des symptômes d’anxiété.

Les relations amoureuses sont donc, pour la majorité des adolescent·e·s, une expérience positive permettant d’acquérir de l’expérience dans diverses sphères de leur développement. Néanmoins, il est important de venir en aide et de fournir des ressources aux jeunes pour qui les premières expériences amoureuses sont négatives. Dans un prochain article de blogue, nous aborderons les spécificités associées aux violences dans les relations amoureuses à l’adolescence ainsi que des outils et des ressources destinés aux adolescent·e·s ainsi qu’à leurs parents.


[1] Traoré, I., Julien, D., Camirand, H., Street, M-C. et Flores, J. (2018) Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017. Résultats de la deuxième édition. L’adaptation sociale et la santé mentale des jeunes. Institut de la statistique du Québec, Tome 2, 189 p.

À propos de l’autrice

Laurie Fortin complète un doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal. Ses travaux de recherche doctorale portent sur la violence perpétrée dans les relations amoureuses à l’adolescence, les traumas interpersonnels à l’enfance et les stratégies de gestion des conflits chez les adolescents.es.

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